Jean Vaubourg, membre du groupe portant ce projet d’autoconsommation collective dans le département des Vosges, et maire de Bouxurulles, nous en conte la genèse.

Comment est né le projet Plainergie ?

Constatant les problèmes liés à l’énergie : le risque de blackout, l’envolée des prix, mais surtout le souhait de décarbonner l’ensemble de nos activités, l’idée de départ, avec quelques Bouxurullois, était de valoriser la quasi-totalité des toitures du village qui ont une orientation plein sud. Nous avions pensé au départ à une centrale villageoise.

Après avoir contacté ENEDIS, ces derniers sont venus présenter au conseil municipal ce qu’était l’Autoconsommation collective. Nous sommes en décembre 2021. Tout de suite , nous fûmes séduit par cette idée de circuits courts en électricité.

Suite à cette réunion, nous avons fait plusieurs réunions publiques au village, avec Sylvain, l’animateur GECLER chez LER, et de proche en proche dans les villages voisins à la demande des maires.
Peu à peu des demandes sont arrivées de Mirecourt, de Charmes, de Velotte et Tatignécourt et peu à peu un périmètre s’est constitué. Il est devenu définitif lorsque nous ne pouvions plus le bouger.

En décembre 2022 nous avons demandé au ministère de la transition énergétique une dérogation pour étendre le périmètre à 20 km, qui a été obtenue en février de l’année suivante.

Nous avons contacté quelques agriculteurs, et un gros consommateur et une PME nous ont rejoint.
Cinq mairies nous ont également rejoint, dans un premier temps pour l’étude de faisabilité.

Une réunion publique avec l’intervention d’Enedis

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Nous sommes à ce jour environ 80 participants. Nous avons créé 4 groupes de travail : Technique, Gouvernance, Communication et Financements. Le tout est chapeauté par un « exécutif » de 7 membres dont je suis le référent.

Un bureau d’étude a été retenu pour réaliser l’étude de faisabilité. Le recueil des données devait commencer pendant l’été. CLIMAXION nous a accordé une subvention à hauteur de 70%.

Selon le résultat de l’étude de faisabilité, nous engagerons ou non des études de raccordement, de structures et de gouvernance.

Des freins…

Les plus grosses difficultés sont dues aux problèmes de raccordement, avec une capacité du réseau quasi nulle, des études couteuses (1600 € par point de raccordement), sans aucune certitude de pouvoir se raccorder. Ceci peut être bloquant pour de nombreux projets.

ENEDIS, bien que très réactif à nos demandes, reste très technique et présente l’autoconsommation de manière très complexe.

Et des opportunités pour diffuser le principe !

Toute la culture obtenue durant les 18 mois passés m’ont permis de proposer cette même technique à plusieurs acteurs du territoire : la communauté de communes pour une réflexion sur une vingtaine de bâtiments ; pour un projet sur une zone industrielle avec plusieurs hectares de toitures ; ainsi qu’à un collectif de la communauté de commune Vosges Côté Sud Ouest.

On attend les résultats de l’étude et la suite du projet avec impatience !